Le sol, composante essentielle de tous les écosystèmes terrestres, est reconnu pour être à
l’origine des 2/3 de la production primaire exploitée par l'humanité pour sa nourriture, son habitation,
son énergie. Les sols assurent également une part importante du cycle de l'eau tant des points de vue
hydraulique que biologique. Il est un réservoir immense, probablement le plus important, de la
biodiversité microbienne dont l'exploration à grande échelle ne fait que commencer. L'exploration des
fonctions microbiennes s’est fortement accrue depuis le début du siècle et plus récemment grâce aux
techniques de la biologie moléculaire. Nous voyons aujourd’hui émerger des applications concrètes
en matière de fixation de l’azote, ou la lutte contre les pathogènes, grâce à l’essor des
biotechnologies. La réussite de cette révolution biotechnologique demande une approche intégrée du
sol pris comme une entité fonctionnelle à l’interface entre le vivant et le minéral.
Les sols, dont chacun est conscient de l'importance majeure pour l'humanité, sont soumis à des
pressions naturelles (érosions pluviales et aériennes, phénomènes géologiques, ..) et humaines
(pratiques culturales, apports d'éléments minéraux et organiques,..). Les diverses utilisations du sol
mettent ses fonctions à rude épreuve. Des indices de plus en plus fréquents -tassement et érosion,
acidification, diminution de la matière organique, concentration de polluants, disparition d'espècesmontrent
que le sol ne peut pas remplir parfaitement ses fonctions écologiques tout en subissant une
destruction graduelle et incessante.