Production céréalière de 2013 : entre 55 et 57 millions de quintaux attendus
le 29.06.13 | El wattan
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé qu’il est très probable que la récolte atteigne ces chiffres en raison des conditions climatiques favorables cette saison.
La production céréalière algérienne se situerait, d’ici la fin de l’exercice 2013, entre 56 et 58 millions de quintaux, en augmentation par rapport aux deux dernières années où elle était de 51 millions de quintaux en 2012 et d’à peine 46 millions de quintaux en 2011. Des professionnels et des experts rencontrés, jeudi passé à Tiaret, lors du lancement par le ministre de l’Agriculture et Développement rural, Rachid Benaïssa, de la campagne moissons-battages, ont affirmé qu’il est très probable que la récolte atteigne ces chiffres en raison des conditions climatiques favorables ayant prévalu toute l’année, notamment en matière de précipitations. Il y a quelques semaines, Rachid Benaïssa avait déclaré que «la campagne 2012-2013 serait bonne», en précisant que, contrairement à la campagne précédente affectée par la sécheresse, «la production dans les régions de l’ouest du pays, qui compte de grandes wilayas productrices comme Tiaret et Tissemsilt, sera appréciable grâce à une bonne pluviométrie et une amélioration du travail technique des agriculteurs».
Les spécialistes nous précisent cependant que «ces chiffres ne sont, toutefois, que des estimations et comme toutes prévisions, il faut les prendre avec une certaine marge d’erreur». Le facteur principal à même de changer la donne reste, selon eux, l’ampleur que prendront les éventuels feux de récoltes, récurrents lors des périodes de grande chaleur.
C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Agriculture a évité, cette fois-ci, d’annoncer officiellement ses prévisions de récolte pour ne pas rééditer «l’erreur» de l’année passée où à cause, entre autres, des nombreux départs de feu enregistrés dans plusieurs wilayas, la récolte de céréales n’a été que de 51 millions de quintaux alors que le ministère tablait sur 58 millions de quintaux. En tout état de cause, hormis Souk Ahras, Tébessa, Oum El Bouaghi, M’sila et Batna, qui ont connu une période de sécheresse lors de cette saison agricole, beaucoup de régions céréalières fourniront une bonne production, notamment Tiaret qui prévoit 5,8 millions de quintaux contre 5,3 millions de quintaux en 2012 et 2 millions de quintaux seulement en 2011.
Outre les conditions climatiques favorables, le recours de plus en plus remarqué à l’irrigation d’appoint, qui vient en complément des précipitations, serait à l’origine des performances réalisées ces deux dernières années. C’est pourquoi les autorités en charge du secteur viennent de rendre obligatoire l’installation de systèmes d’irrigation d’appoint pour les fermes-pilotes de l’Etat, tout en invitant les autres agriculteurs à faire de même pour améliorer leur rendement. Parmi les mesures décidées pour encourager les fellahs à adopter cette technique, l’octroi d’une subvention de 50% sur le coût d’acquisition des équipements nécessaires, en plus d’un crédit bonifié auprès de la BADR.
Il convient de rappeler que la production céréalière du pays varie entre 40 et 60 millions de quintaux en fonction de la pluviosité. La demande nationale est estimée, quant à elle, à environ 70 millions de quintaux par an, ce qui rend la question des importations toujours d’actualité, notamment pour ce qui est du blé tendre dont la culture est faiblement répandue. Le ministre de l’Agriculture a indiqué, à ce propos, que «la situation est en nette amélioration pour le blé dur et l’orge, à l’exception du blé tendre. Cette spéculation nécessite encore d’intenses efforts des fellahs pour améliorer les rendements».
Pour le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Mohamed Belabdi, la priorité est donnée aujourd’hui à l’intensification de la production de blé dur dans l’objectif d’atteindre l’autosuffisance dans ce produit. «Si on arrive à produire plus de blé dur et d’orge, on passera, par la suite, à la production du blé tendre», a-t-il indiqué.
Lyes Mechti