Les différentes causes possibles
Les chercheurs et les apiculteurs s'avancent en de nombreuses hypothèses car aucune cause principale n'a encore été clairement identifiée, ce qui laisse perplexe les spécialistes sur la question. Toutes les pressions sur l'écosystème et la santé des abeilles sont passées en revue : OGM, ondes électromagnétiques, pesticides, pollutions, changement climatique, raréfaction des fleurs, virus, maladies, parasites, champignons...
Depuis l'antiquité l'Homme a domestiqué les abeilles pour en récolter le précieux miel mais depuis quelques années, les sources de dégradation de leur environnement et les atteintes à leur santé sont telles qu'il pourrait s'agir d'une combinaison de facteurs qui surpassent la capacité de résistance des abeilles. Dans un article du journal Le Monde du 29 août, M. Neumann, explique ainsi : "on peut supporter séparément une maladie, une mauvaise alimentation, un empoisonnement aux pesticides, mais quand tous les facteurs se conjuguent, il arrive un moment où la limite de résistance est atteinte". Or l'abeille est un excellent témoin de la qualité de l'environnement dans lequel elle évolue...
Au niveau des pesticides, bien que les quantités épandues soient beaucoup plus faibles, les principes actifs restent bien plus puissants. Or, depuis près de 50 ans, les pesticides touchent tous les pays et les capacités de production des pays en voie de développement sont en pleine expansion : la contamination est planétaire. Aux Etats-Unis, les pesticides sont responsables de la destruction de milliers de colonies d'abeilles chaque année. En France, les récoltes de miel se sont effondrées bien qu'avec la suspensiondes insecticides Gaucho et Régent, le taux de mortalité a diminué sans être encore revenu à la normale. En effet, l'usage du Gaucho est suspendu depuis 1999 sur le tournesol et depuis 2004 sur le maïs, et celui du Régent depuis 2004 sur toutes les cultures. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, nous a indiqué qu'il est important que "l'usage des pesticides, agricoles comme apicoles, soit réglementé et encadré, afin que les utlisateurs respectent les doses, usages et conditions d'emploi préconisées pour la sécurité des hommes et de l'environnement. C'est cette bonne gestion des pratiques, agricoles comme apicoles, couplée à une réflexion intelligente sur l'environnement de l'abeille, qui permettrait la diminution des surmortalités d'abeilles constatées jusqu'ici."