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- بن عيسى يحمّل السكان المسؤولية ويؤكد وجود تحقيقات
بارونات الفلاحة متهمون بحرق الغابات لصرف ميزانيات ضخمة
2012.08.28
تشير معلومات بحوزة ”الفجر” أن بعض حرائق الغابات التي ضربت أكثر من 15 ولاية في الآونة الأخيرة، يقف وراءها بارونات قطاع الفلاحة منها مديريات الغابات لصرف ميزانية ضخمة تتجاوز 8 ملايير سنتيم والحصول على دعم جديد قبل نهاية السنة، وفي الملف اكتفى رشيد بن عيسى وزير الفلاحة بالتأكيد أن لجنة وزارية مختصة تحقق في الأمر.
وتشير ذات المعلومات إلى أن عددا من الحرائق التي اندلعت في 15 ولاية عبر الوطن في الآونة الأخيرة على مدار أكثر من شهرين ونصف الشهر وأدت إلى موجة حر بالجزائر لم يسبق لها مثل، حيث تجاوزت لأول مرة درجة 40 في مناطق ساحلية، تقف وراءها بارونات من قطاع الفلاحة في مقدمتها مديرية الغابات وذلك لصرف ميزانية ضخمة في إطار حملة إعادة التشجير وتهيئة الغطاء النباتي واستصلاح الأراضي وكذا الحصول على دعم مالي جديد، وهي المعلومات التي تحقق فيها المصالح المعنية حسب مصادر ”الفجر”.
وفي الملف استبعد رشيد بن عيسى وزير الفلاحة والتنمية الريفية، في اتصال هاتفي لـ”الفجر”، أمس، أن تكون هذه الفرضيات سببا في اندلاع الكثير من حرائق الغابات، لكنه أقر بوجود بعض حرائق الغابات تسبب فيها سكان المناطق المجاورة لها وهو ما توصلت إليه بعض نتائج التحقيقات الأولية ولائيا، وكشف وزير الفلاحة والتنمية الريفية في ذات السياق أن كل حرائق الغابات التي اندلعت منذ بداية جوان تحقق فيها لجنة وزارية مختصة مكونة من مصالح وزارة الفلاحة ووزارة الداخلية والجماعات المحلية من خلال مصالح الولاية ومديرية الحماية المدنية، حسب بن عيسى، الذي أكد أيضا أن الحرائق تسببت في خسائر معتبرة في القطاع الفلاحي وهي الخسائر التي يعلن عن قيمتها الإجمالية لاحقا.
جدير بالذكر أن الرأي العام وسكان العديد من المناطق وجهوا اتهامات لمصالح الأمن المشتركة بحرق الغطاء الغابي لضرورة أمنهم حسبهم، كما يشار إلى أن الحرائق أتلفت أكثر من 30 ألف هكتار من الغطاء الغابي حسب حصيلة أولية للحماية المدنية التي سخرت 150 ألف رجل إطفاء للتحكم في الوضع.
رشيد. ح
http://www.presse-dz.com/info-algerie/24098-les-mains-noires-omerta.html
Les forestiers appellent à un sursaut d’indignation contre la politique de la terre brûlée…
Les «mains noires»: OMERTA
Le communiqué des forestiers a failli passer inaperçu. Les mains noires de la mafia, incendiaires cette fois, ont failli, en maquillant le crime, réussir la perfection.
02 Septembre 2012, Le Jeune Indépendant
C’était un été pyromane que nous avons vécu, disaient les chiffres de l’Etat, impliquant de fait la nature dans l’affaire. Dans les affaires… Allah ghaleb, aucun service d’ordre, aucun service de répression et aucun appareil de l’Etat ne peut demander des comptes aux volontés de Dieu et rappeler à l’ordre Sa nature… L’Etat reste impuissant devant Dieu.
Mais le tempérament humain oublie vite que si vraiment l’horreur existe dans la vie, dans une quelconque nature, elle est bel et bien humaine. Elle est argent et affaires. Elle est hogra et course vers le pouvoir et vers les influences. Elle est injustice.
Destruction… C’est tout le sens de l’omerta qui a habillé le communiqué des forestiers. En charge de l’espace forestier, les services du ministère de l’Agriculture, à leur tête le ministre, ont observé un silence de mort concernant le sujet. Il faut peutêtre penser que le ministre et ses services sont plutôt très occupés par le «blé». Au sens propre ou au sens figuré, le «blé» est une sécurité contre la famine.
C’est aussi une belle infamie pour les services de M. Benaïssa qui, en l’espace d’un mois, alors que les médias manquent de matières, nous ressortent le grand mensonge de l’autosuffisance en blé et celui des forêts. Diversion ? Mensonge ? Camouflage ? A l’heure actuelle, personne ne peut deviner les intentions du mensonge de ces services, les raisons du maquillage des chiffres…
La seule chose que les Algériens peuvent aisément deviner est que ces services, par leur comportement laxiste ou complice –peut-être les deux à la fois — ont prouvé que l’Etat manque vraiment de gouvernement, de ministres et de responsables qui veillent sur l’intérêt de la Nation et sa sécurité.
Sécurité ? On voit d’ores et déjà le pari : envoyer la police nationale, comme l’a déléguée à sa place M. Benbada, frapper sur les tables de l’informel, éteindre le feu et couper toutes ces mains noircies… de farces. Sera-t-elle assez puissante devant les nouveaux «dieux» des ténèbres ?
S. M.fVOUS AVEZ DEVANT VOUS LA DÉCLARATION INTÉGRALE DE LA FÉDÉRATION DES FORÊTS
Le secrétariat exécutif réuni en session extraordinaire le mardi 28 août 2012 a adopté à l’unanimité la déclaration dont la teneur est telle que ci-après :
Le secrétariat exécutif fédéral condamne énergiquement et dénonce fermement le recours à la destruction massive et irréfléchie du patrimoine forestier national, déjà précaire et gravement fragilisé et dont les conséquences catastrophiques sur les plans écologique, environnemental, social et économique seraient lourdement ressenties sur des dizaines d’années.
Le secrétariat exécutif rend un vibrant hommage particulièrement aux agents des forêts et de la Protection civile pour leur engagement et leur lutte acharnée dans les plus pires des conditions afin de venir à bout des incendies criminels, et s’incline devant la mémoire des agents décédés dans l’accomplissement de leur noble mission au service de la nation et souhaite un prompt rétablissement aux agents blessés et à toutes les victimes de cette catastrophe.
Les sources d’information concordantes font état de mises à feu délibérées, simultanées, planifiées dans le temps et l’espace, à travers le choix des zones de départ de feu, pratiquement inaccessibles aux premières interventions, favorisés par des pics caniculaires et des conditions favorables garantissant une propagation vertigineuse de plusieurs fronts d’incendies à la fois, d’une rare violence et constituant des vagues de feux dévastatrices. Les dégâts occasionnés par ces phénomènes de mise à feu sont très importants et il se pourrait qu’ils dépassent largement le seuil provisoire des 100 000 hectares de couverture végétale.
Et des milliers d’espèces de faune sauvage, dont une partie réputée hautement protégée, des milliers d’arbres fruitiers, des centaines de ruches et de parties importantes des parcs nationaux considérés comme réserves protégées caractérisées par la richesse et la diversité de leur potentiel faunistique et floristique sont décimés, ce qui conduit a prononcer l’état de désastre écologique à grande échelle et de considérer, par ailleurs, le patrimoine forestier national sinistré, risquant l’extermination irréversible, à travers le profond déséquilibre causé par l’éradication d’une partie très importante de sa biodiversité.
Les grands déséquilibres qui affecteront le milieu naturel auront des conséquences d’une extrême gravité qui se caractérisent notamment par la réduction des activités agricoles, les torrentialités, les inondations, les envasements de barrages et la détérioration de voies de communication, la désertification galopante et, corrélativement, la paupérisation des communautés paysannes poussant inexorablement à des mouvements d’exode de masse vers les agglomérations urbaines.
Majoritairement, ces incendies de forêts sont l’oeuvre de la main de l’homme et des températures extrêmes. La pollution de l’air, les phénomènes de réchauffement sont provoqués et amplifiés par ces mégabrasiers et seules des enquêtes sérieusement menées pourraient situer les responsabilités des uns et des autres.
Il s’agit d’actes d’une extrême gravité visant délibérément la destruction du patrimoine national naturel, à commencer par l’état d’abandon et la non-gestion rigoureuse du patrimoine forestier, l’imbrication des effets destructeurs de certains groupuscules prédateurs et la mainmise des affairistes solidement ancrés dans le secteur (les mains noires) pours lesquels la reconstitution des territoires brûlés est une projection très bénéfique, les convoitises et les velléités d’accaparement des biens de l’état et des collectivités au profit de créneaux économiques et commerciaux juteux, les tentatives d’effacement des traces des projets de reboisement voués à l’échec ayant englouti des centaines de milliards sans résultats significatifs, l’extension des zones de pâturage et des activités agricoles et, enfin, les mises à feu exceptionnelles non contrôlées empêchant les premières interventions au moment opportun.
Ainsi que le pillage et la dilapidation de cette richesse naturelle nationale par les feux, les défrichements, le braconnage et la destruction systématique de la faune sauvage protégée, les occupations illicites, l’exploitation illégale des carrières en forêt, la distraction des surfaces forestières pour la construction… au vu et au su des autorités habilitées qui dans certains cas sont complaisantes voire indifférentes ou, pire, complices.
Ces transgressions chroniques sont, en grande partie largement facilitées, d’une part, par l’absence d’une volonté politique clairement affichée et, d’autre part, par l’inaction d’une administration des forêts, impuissante et inefficiente face à l’ampleur des dégâts, affaiblie, inadaptée souséquipée en moyens et en hommes et contrainte à consacrer l’essentiel de son énergie et ses capacités à l’exécution du programme de développement rural (dont les incidents positives sur le monde rural sont très encourageantes) au détriment de ses missions prioritaires, à savoir la protection et la préservation rigoureuses des quelque quatre millions d’hectares de forêts qui se réduisent lamentablement d’année en année.
A ce titre, le secrétariat exécutif fédéral, profondément préoccupé par cette situation chaotique à plus d’un titre, agissant par devoir de responsabilité nationale et guidé par le souci de la défense de l’intérêt général, se doit de réagir par tous les moyens légaux et légitimes afin d’attirer l’attention des plus hautes autorités du pays sur les graves conséquences induites par la destruction effrénée des ressources naturelles et des espaces forestiers constituant le dernier rempart et les dernières poches de résistance face à l’avancée du désert qui est à quelques encablures de la wilaya de Médéa.
En terme d’action, le secrétariat exécutif décidé ce qui suit : L’organisation d’une journée de protestation nationale de grande envergure dans les prochains jours qui sera suivie du lancement d’un mot d’ordre pour une grève générale en guise de protestation et de dénonciation de cette politique de la terre brûlée.
D’interpeller la classe politique, les personnalités nationales et les autres organisations en charge de la protection de la nature pour le lancement d’une pétition nationale pour la défense, la restauration et le développement du patrimoine forestier national. La saisine de Messieurs le ministre en charge du secteur des forêts et le directeur général des forêts pour leur faire part des propositions suivantes :
- Activer la promulgation du projet de loi portant régime général des forêts. - L’instruction d’un conseil supérieur pour la prévention et la lutte contre les incendies et les agressions du milieu forestier. - Assurer la protection des agents et des cadres forestiers à l’égard des graves pressions et des menaces exercées par certains «lobbys» affairistes du secteur forestier.
- L’élaboration d’un plan national spécial sur dix ans, pour la défense et la restauration des milieux forestiers et, prioritairement, sur les territoires sinistrés (classés rouge), à travers notamment :
- La mise en défens des zones classées rouge. - L’interdiction de toutes les concessions et autres affectations. - L’interdiction des prélèvements ou autres extractions des produits non réglementés.
- L’institution du contrôle de la police forestière et l’agrément des services forestiers pour les dépôts de bois, les produits et sous-produits des forêts ainsi que l’organisation des activités artisanales et commerciales utilisant les produits forestiers… Le secrétariat exécutif estime, également, urgent :
- Le renforcement et la réhabilitation de l’administration des forêts sur le plan organisationnel, structurel et fonctionnel à travers : - L’institution d’une administration des forêts autonome et spécialisée, renforcée en moyens matériels et humains et disposant d’infrastructures adéquates, à la hauteur de ses missions, et son implantation territoriale.
- L’appui à toutes les mesures allant dans le sens de l’assainissement profond à différents niveaux de responsabilité et de promouvoir les cadres intègres et compétents, la redynamisation et la réactivation de l’inspection générale des forêts pour les missions de contrôle et d’évaluation.
- La révision du statut particulier du corps forestier, dans le cadre du renforcement des missions de la police forestière et la création d’un nouveau corps chargé du développement et l’intégration des contractuels par la formation spécialisée destinée à la création des corps de garde-chasse, sapeurs forestiers, conducteurs d’engins forestiers, bûcherons, etc.
Enfin le secrétariat exécutif a décidé d’engager une campagne de sensibilisation et d’explication en direction des plus hautes autorités du pays, des personnalités nationales, de la classe politique et associative, des médias et des populations sur l’importance que revêt le patrimoine forestier et sur les conséquences dramatiques qu’impliquerait sa destruction sur les futures générations.
Fait à Alger, le 28 août 2012
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