Doutes sur les techniques de manipulation du climat
Pour la première fois, les experts du Giec ont évalué les techniques controversées de manipulation du climat pour lutter contre le réchauffement, comme la dispersion de particules dans la stratosphère pour réfléchir les rayons du soleil.
Des connaissances scientifiques «encore limitées empêchent une évaluation globale quantitative» de ces techniques réunies sur le terme de géo-ingénierie et leur impact sur le climat, a écrit le Giec dans le résumé de son nouveau rapport adopté vendredi à Stockholm. «On n’évalue absolument pas la technologie pour savoir si elle est possible ou non, ni les aspects économiques», a précisé à l’AFP Olivier Boucher, directeur de recherche au CNRS, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique à Paris. «On s’en tient à une approche purement climatique : si on peut le faire, que serait l’impact sur le climat ? Cela marcherait-il ? Avec quels effets secondaires ?», a expliqué le scientifique, coauteur du chapitre du Giec sur les nuages et les aérosols.
Dans ce chapitre, ont notamment été évaluées deux techniques : l’injection de particules dans la stratosphère pour réfléchir les rayons du soleil (et donc empêcher une partie de la chaleur solaire de parvenir jusqu’à la terre) et l’injection de sels marins au-dessus des océans pour rendre les nuages plus réfléchissants. «D’un point de vue purement climatique, l’injection d’aérosols stratosphériques peut effectivement refroidir le climat, mais on montre aussi qu’il y a un certain nombre d’effets secondaires», en amplifiant par exemple dans certaines régions les modifications des précipitations, a fait remarquer Olivier Boucher. Autre risque : les scientifiques constatent que si cette technique devait s’arrêter au bout d’un certain temps, il y aurait «un rattrapage climatique» avec un réchauffement encore plus rapide par la suite, et des impacts potentiellement plus importantes. Concernant les sels marins, le climatologue, prudent, estime ne pas avoir pour le moment de «garanties que cela pourrait marcher d’un point de vue climatique» au vu des simulations
le 28.09.13 |EL WATTAN